Revue « Comprendre pour agir » n°39
https://professionnels.ofb.fr/sites/default/files/pdf/documentation/CPA2021_TrameNoire-min.pdf
Cet ouvrage poursuit la collection « Comprendre pour agir » qui accueille des ouvrages issus de travaux de recherche et d’expertise mis à la disposition des enseignants, formateurs, étudiants, scientifiques, ingénieurs et des gestionnaires concernés par la biodiversité.
Il est consultable sur le portail technique de l’Office français de la biodiversité ainsi que sur le portail documentaire Eau & Biodiversité (www.documentation.eauetbiodiversite.fr)
« Pistes méthodologiques pour prendre en compte la pollution lumineuse dans les réseaux écologiques«
Romain Sordello texte intégral : https://doi.org/10.4000/vertigo.18730
Résumé
Face aux phénomènes de disparition et de fragmentation des habitats, le développement de réseaux écologiques, c’est-à-dire de milieux naturels interconnectés, est une solution largement préconisée par la littérature. Or depuis peu, la lumière artificielle nocturne est reconnue comme une source nouvelle de fragmentation. Effectivement, l’éclairage nocturne altère les déplacements de la faune et dégrade la qualité des habitats utilisés par la biodiversité nocturne. Un effet barrière net est aussi mis en évidence pour certains animaux incapables de franchir les ruptures du noir engendrées par la lumière. L’intégration de cette problématique dans les réseaux écologiques est donc nécessaire, mais celle-ci pose des questions nouvelles pour les acteurs opérationnels. Cet article propose ainsi des pistes méthodologiques pour prendre en compte la pollution lumineuse dans les réseaux écologiques. Selon les étapes du processus, la pollution lumineuse peut être traitée lors de l’identification même des éléments du réseau (nœuds, liens), lors de la localisation de zones de conflits provoquées par la lumière artificielle sur le réseau ou encore par l’intermédiaire d’actions de gestion de l’éclairage. En outre, cet article propose une première réflexion sur les paramètres d’éclairage à considérer. La pollution lumineuse se traduit en effet par différents phénomènes qu’il est nécessaire de traduire en métriques, à la fois quantitatives (ex. : niveaux d’éclairement) et qualitatives (ex. : spectres), cartographiables pour les réseaux écologiques. Un travail doit aussi être mené pour dresser une liste d’espèces cibles particulièrement sensibles à la lumière nocturne, permettant de définir des seuils de bascules à considérer pour les réseaux écologiques.